La cohésion de groupe désigne le fait que les élèves d'une classe se sentent liés les uns aux autres, qu'ils partagent des valeurs communes, qu'ils coopèrent et s'entraident pour atteindre des objectifs d'apprentissage et de vivre ensemble. La cohésion de groupe peut avoir des effets positifs sur le climat scolaire, la motivation, la réussite et le bien-être des élèves. Il existe plusieurs facteurs qui peuvent favoriser la cohésion de groupe, par exemple :
La connaissance mutuelle : il est important que les élèves apprennent à se connaître, à se présenter, à exprimer leurs goûts, leurs opinions, leurs émotions, etc. Cela permet de créer des liens, de développer l'empathie et le respect de la diversité.
La coopération : il s'agit de faire travailler les élèves ensemble sur des tâches ou des projets communs, en les encourageant à s'écouter, à se parler, à se soutenir, à se répartir les rôles, à résoudre les problèmes, etc. Cela permet de développer des compétences sociales, de renforcer le sentiment d'appartenance et de responsabilité, et d'améliorer les apprentissages.
La valorisation : il s'agit de reconnaître et d'apprécier les qualités, les talents, les efforts et les progrès de chaque élève, en leur donnant du feedback positif, en les félicitant, en les récompensant, etc. Cela permet de renforcer l'estime de soi, la confiance en soi et la confiance envers les autres.
Le dialogue : il s'agit de favoriser la communication entre les élèves et avec l'enseignant, en leur donnant la parole, en les écoutant attentivement, en les questionnant, en les aidant à exprimer leurs besoins, leurs difficultés, leurs attentes, etc. Cela permet de créer un climat de confiance, de respect et de bienveillance.
La cohésion de groupe n'est pas toujours facile à mesurer, car elle dépend de plusieurs facteurs, à la fois structurels et socio-affectifs. Il existe cependant des méthodes et des outils pour évaluer le degré de cohésion d'un groupe, par exemple :
Les questionnaires : il s'agit de faire remplir aux membres du groupe des questionnaires qui portent sur leur perception du groupe, leur sentiment d'appartenance, leur satisfaction, leur confiance, leur motivation, etc. Les questions portent sur quatre dimensions de la cohésion : l'attraction personnelle pour le groupe, l'attraction pour les tâches du groupe, l'intégration sociale du groupe et l'intégration des tâches du groupe. Vous pouvez faire remplir aux élèves un questionnaire avant et après les activités, qui porte sur leur perception du groupe, leur sentiment d'appartenance, leur satisfaction, leur confiance, leur motivation, etc. Vous pouvez comparer les résultats pour mesurer l'évolution de la cohésion du groupe.
Les tests de situation : il s'agit de mettre les membres du groupe dans des situations qui exigent de la coopération, de la communication, de la résolution de problèmes, etc. On observe alors le comportement des membres du groupe, leur degré d'implication, leur capacité à s'entendre et à se coordonner, etc. On mesure ainsi le degré d'indépendance ou de dépendance au groupe. Vous pouvez donc organiser des entretiens individuels ou collectifs avec les élèves, pour recueillir leurs impressions, leurs ressentis, leurs difficultés, leurs suggestions, etc. Vous pouvez analyser les discours pour identifier les points forts et les points faibles de la cohésion du groupe.
L'observation : vous pouvez observer le comportement des élèves pendant et après les activités, pour évaluer leur degré d'implication, de coopération, de communication, de respect, etc. Vous pouvez utiliser des grilles d'observation pour noter les indicateurs de la cohésion du groupe.
Les six conditions essentielles à la performance d'un groupe sont : la structure du groupe, le contexte du groupe, le soutien au groupe, le climat du groupe, la compétence du groupe et les résultats du groupe.
Chaque méthode a ses avantages et ses inconvénients, selon le type de groupe, le contexte, les objectifs, etc. Voici quelques éléments de comparaison :
Les questionnaires sont des méthodes simples, rapides et peu coûteuses à mettre en œuvre. Ils permettent de recueillir des données quantitatives et de comparer les résultats entre différents groupes ou à différents moments. Ils sont cependant limités par la fiabilité et la validité des questions, ainsi que par la sincérité et la compréhension des réponses. Ils ne permettent pas d'explorer en profondeur les causes et les conséquences de la cohésion du groupe.
Les tests de situation sont des méthodes plus complexes, plus longues et plus coûteuses à mettre en œuvre. Ils permettent de recueillir des données qualitatives et d'observer le comportement réel des membres du groupe dans des situations concrètes. Ils sont cependant limités par la difficulté à contrôler les variables externes, ainsi que par la subjectivité et la partialité de l'observation. Ils ne permettent pas de mesurer directement le sentiment de cohésion du groupe.
Les résultats de l'évaluation de la cohésion peuvent vous aider à améliorer celle de votre groupe, en vous permettant de :
Identifier les forces et les faiblesses du groupe, en termes de cohésion, de coopération, de communication, etc.
Reconnaître et valoriser les contributions individuelles et collectives des membres du groupe, en leur donnant du feedback positif et constructif.
Définir et poursuivre des objectifs communs, en tenant compte des besoins, des attentes et des suggestions des membres du groupe.
Proposer des actions d'amélioration, en adaptant les activités, les règles, les groupes, etc. en fonction des résultats obtenus.
Suivre et évaluer les progrès du groupe, en répétant l'évaluation à intervalles réguliers et en comparant les résultats.
La cohésion de classe est essentielle pour le bien-être, le climat scolaire, la motivation et la réussite des élèves. Elle implique que les élèves et les enseignants forment un groupe uni, solidaire et respectueux, qui partage des objectifs d'apprentissage et de vivre ensemble. Pour renforcer la cohésion de classe, on peut utiliser des méthodes ou des outils variés, tels que les activités coopératives, les activités d'expression, les activités de création, les dispositifs d'entraide, les règles de vie, les feedbacks positifs, etc.
Les activités coopératives : il s'agit de proposer aux élèves des tâches non ludiques ou des jeux qui nécessitent de coopérer, de s'entraider, de se coordonner, etc. Ces activités permettent de développer les compétences sociales, le sentiment d'appartenance et la confiance en soi des élèves. Elles permettent aux élèves de se connaître, de se découvrir et de s'apprécier.
Les activités d'expression : il s'agit de permettre aux élèves de parler d'eux-mêmes, de leurs émotions, de leurs goûts, de leurs opinions, etc. Ces activités permettent de renforcer la connaissance mutuelle, le respect de la diversité et l'empathie entre les élèves.
Les activités de création : il s'agit de faire réaliser aux élèves des productions collectives qui reflètent leur identité de groupe, leurs valeurs communes, leurs objectifs communs, etc. Ces activités permettent de stimuler la créativité, la responsabilité et la fierté des élèves. Par exemple, un panneau mural, une chanson, une pièce de théâtre, un journal de classe, etc.
Mettre en place des projets interdisciplinaires ou transversaux qui impliquent la collaboration entre les élèves et les enseignants. Les élèves et l’enseigant peuvent aussi réaliser des activités productives conjointes : c’est un principe pédagogique fondamental du cadre pédagogique proposé par Roland Tharp et ses collaborateurs.
Définir des règles de vie de classe claires, justes et acceptées par tous, qui garantissent le respect mutuel, la bienveillance et la responsabilité.
Valoriser les réussites, les progrès et les efforts de chaque élève, en reconnaissant leur diversité et leur singularité.
Instaurer un dialogue constructif et régulier entre les élèves et les enseignants, qui favorise l'écoute, l'expression et la confiance.
Un jeu coopératif est un jeu dans lequel les joueurs ne s'affrontent pas, mais collaborent pour atteindre un objectif commun. Il existe de nombreux types de jeux coopératifs, selon le thème, le matériel, la durée, le nombre de joueurs, etc.
Les jeux coopératifs présentent de nombreux avantages, mais aussi quelques inconvénients, selon le point de vue des joueurs, des animateurs ou des observateurs. Voici quelques exemples :
Les avantages : les jeux coopératifs permettent de développer des compétences sociales, comme la communication, l'écoute, l'empathie, le respect, la solidarité, etc. Ils favorisent également le sentiment d'appartenance, la confiance en soi et envers les autres, la motivation et la satisfaction. Ils stimulent la créativité, la logique, l'observation et la résolution de problèmes. Ils sont source de plaisir, de détente et de rire.
Les inconvénients : les jeux coopératifs peuvent être difficiles à mettre en place, à animer ou à évaluer. Ils nécessitent souvent du matériel, du temps et de l'espace. Ils peuvent générer des difficultés ou des conflits entre les joueurs, comme des désaccords, des frustrations, des incompréhensions, etc. Ils peuvent aussi être perçus comme ennuyeux ou infantilisants par certains joueurs qui préfèrent la compétition ou l'individualisme.
Il existe plusieurs dispositifs d'entraide pour développer la cohésion ou la coopération dans un groupe, par exemple :
Le tutorat : il s'agit de mettre en relation un tuteur (plus expérimenté ou plus compétent) et un tutoré (moins expérimenté ou moins compétent) pour que le premier aide le second à progresser dans une tâche ou un domaine. Le tutorat peut être réciproque, si les deux partenaires ont des besoins et des apports complémentaires.
Le parrainage : il s'agit de mettre en relation un parrain (plus ancien ou plus intégré) et un filleul (plus nouveau ou plus isolé) pour que le premier accompagne le second dans son intégration au sein du groupe. Le parrainage peut être bénéfique pour les deux partenaires, qui peuvent échanger des informations, des conseils ou des contacts.
Le co-développement : il s'agit de mettre en place des séances de travail collectif, où un participant expose une problématique qu'il rencontre dans son activité et où les autres participants lui apportent leur soutien, leur écoute, leur questionnement, leur feedback ou leurs suggestions. Le co-développement peut favoriser l'apprentissage mutuel, la résolution de problèmes et la créativité.
Le co-développement est une méthode qui permet de développer la coopération entre élèves en les faisant travailler ensemble sur des problématiques réelles et vécues. Le principe est que chaque élève expose à tour de rôle une situation qu'il rencontre dans son apprentissage et que les autres élèves lui apportent leur soutien, leur écoute, leur questionnement, leur feedback ou leurs suggestions. Le co-développement favorise l'apprentissage mutuel, la résolution de problèmes et la créativité.
Voici quelques exemples de co-développement entre élèves :
En mathématiques, les élèves peuvent se réunir en petits groupes pour présenter et discuter des difficultés qu'ils rencontrent dans la résolution d'exercices ou de problèmes. Ils peuvent s'entraider à clarifier les consignes, à identifier les stratégies possibles, à vérifier les résultats, à expliquer les erreurs, etc.
En français, les élèves peuvent se réunir en petits groupes pour présenter et discuter des difficultés qu'ils rencontrent dans la production d'écrits ou d'oral. Ils peuvent s'entraider à choisir un sujet, à structurer leur texte ou leur discours, à enrichir leur vocabulaire, à corriger leur orthographe ou leur prononciation, etc.
En histoire-géographie, les élèves peuvent se réunir en petits groupes pour présenter et discuter des difficultés qu'ils rencontrent dans la compréhension des documents ou des notions. Ils peuvent s'entraider à analyser les sources, à situer les faits dans le temps et l'espace, à relier les événements entre eux, à synthétiser les informations, etc.
Pour choisir les activités les plus adaptées à votre classe, vous pouvez tenir compte de plusieurs critères, par exemple :
L'âge et le niveau des élèves : il faut adapter la difficulté et la durée des activités en fonction des capacités et des besoins des élèves. Il faut également veiller à respecter le rythme et les envies des élèves, en alternant les moments de concentration et de détente, les activités calmes et dynamiques, les activités individuelles et collectives, etc.
Les objectifs pédagogiques : il faut choisir des activités qui sont en lien avec les programmes scolaires, qui permettent de travailler des compétences transversales (langage, logique, créativité, etc.) et qui favorisent l'interdisciplinarité. Il faut également évaluer les acquis et les progrès des élèves à l'issue des activités, en utilisant des outils adaptés (grilles d'observation, portfolios, auto-évaluation, etc.).
Le contexte et les ressources : il faut prendre en compte les contraintes matérielles (espace, matériel, budget, etc.) et temporelles (emploi du temps, calendrier, etc.) pour organiser les activités. Il faut également mobiliser les ressources disponibles (partenaires extérieurs, parents d'élèves, etc.) pour enrichir et diversifier les activités.
Pour gérer les difficultés ou les conflits qui peuvent survenir pendant ces activités, vous pouvez adopter plusieurs attitudes, par exemple :
Prévenir : vous pouvez anticiper les sources de difficultés ou de conflits, en établissant des règles claires et respectées par tous, en constituant des groupes équilibrés et hétérogènes, en adaptant les activités au niveau et aux besoins des élèves, etc.
Ecouter : vous pouvez être attentif aux signaux de malaise ou de tension, en écoutant les élèves avec bienveillance et empathie, en leur donnant la parole, en reformulant leurs propos, en validant leurs émotions, etc.
Réguler : vous pouvez intervenir pour résoudre les difficultés ou les conflits, en restant neutre et impartial, en favorisant le dialogue et la négociation entre les parties, en proposant des solutions ou des compromis, en sanctionnant si nécessaire, etc.
Accompagner : vous pouvez soutenir les élèves dans leur apprentissage de la coopération, en leur donnant des feedbacks positifs et constructifs, en valorisant leurs efforts et leurs progrès, en les aidant à tirer des leçons des difficultés ou des conflits, etc.
La cohésion est généralement bénéfique pour le groupe, mais elle peut aussi avoir des effets négatifs si elle est excessive. Quelques risques d'une cohésion excessive sont :
La conformité : les membres du groupe peuvent avoir tendance à s'aligner sur les opinions ou les comportements dominants, sans exprimer leur diversité ou leur singularité. Ils peuvent craindre de remettre en question le groupe ou de s'exposer au jugement des autres. Ils peuvent perdre leur esprit critique ou leur créativité.
L'isolement : les membres du groupe peuvent avoir tendance à se replier sur eux-mêmes, sans s'ouvrir aux influences extérieures. Ils peuvent rejeter ou ignorer les personnes qui ne font pas partie du groupe ou qui ont des points de vue différents. Ils peuvent perdre le sens de la réalité ou de la relativité.
Le conflit : les membres du groupe peuvent avoir tendance à se montrer trop solidaires ou trop protecteurs les uns envers les autres, au détriment des autres groupes ou des autres individus. Ils peuvent entrer en compétition ou en opposition avec les autres. Ils peuvent perdre le sens de la coopération ou de la négociation.
La cohésion et la coopération sont deux notions liées, mais distinctes. La cohésion renvoie au degré d'unité, de solidarité et d'attachement des membres d'un groupe. La coopération renvoie au degré de collaboration, d'entraide et de partage des membres d'un groupe pour atteindre un objectif commun.
La cohésion et la coopération sont importantes pour le fonctionnement et la performance d'un groupe, car elles favorisent le bien-être, la motivation, la satisfaction, la confiance, le respect, l'écoute, l'empathie, la communication, la créativité, la résolution de problèmes, etc. des membres du groupe.
La cohésion et la coopération peuvent se renforcer mutuellement, mais aussi s'opposer ou se nuire. Par exemple, une cohésion excessive peut conduire à une conformité, un isolement ou un conflit avec les autres groupes. Une coopération excessive peut conduire à une perte d'autonomie, d'initiative ou de diversité des membres du groupe.